Corona virus : bosser dans un magasin

J'ai récemment eu à expérimenter le travail de "steward" aka " faux agent de sécurité en magasin". Le plus intéressant dans cette aventure est que je l'ai fait en temps de guerre euh.. de covid19. 

 

En gros, avec ce virus, la plupart des gens sont sommés de rester confinés à la maison. Cependant il y'a aussi une énorme demande dans le secteur de la sécurité afin d'aider certains lieux publics à faire respecter les mesures sanitaires de sécurité.

 

J'ai voulu apporter ma pierre à l'édifice tout en gagnant un peu d'argent. Alors quand cette société me contacte, pour savoir si je suis disponible, sans trop savoir dans quoi je m'engage, je dis oui.

 

RDV demain à 8h.

Tout s'organise très rapidement. Lundi matin je me retrouve garée devant un supermarché.

Je rencontre le responsable du magasin et ensemble nous organisons mon travail de la journée. 

Il consistera à faire de la gestion de flux. Un terme très joli qui veut dire que je devrait filtrer l'entrée des clients dans le magasin. Afin que les distances de sécurité puissent être respectées, pas plus de 80 personnes en même temps à l'intérieur. 

Masque, gant, désinfectant et gilet jaune fluorescent sur le dos me voila un des super-héros du magasin. 

 

Bientôt une heure que je suis debout, statique, dans le sas du magasin. je ne sens plus les courants d'air incessants. Par contre mon bas du dos lui, je le sens plus que jamais. Je regarde l'heure, en fait cela ne fait que 10 minutes que je suis là.  10 MINUTES!!! La journée va être longue.

 

La journée s'écoule comme un ruisseau dans le trou d'une aiguille. la douleur de mes lombaires remontent surement vers les épaules. En parlant de mes épaules, depuis quand pèsent elle autant? J'ai mal aux jambes et aux talons. Mais mon sourire reste intarissable. Je réponds avec amabilité aux questions que certains clients me posent ( ils pensent que je connais les rayonnages du magasin). 

 

J'ai trente minutes de pause à midi soit 5 minutes pour me poser et manger. Et rebelote. 

Bref les tâches restent les mêmes. Je suis toujours prostrée dans mon sas le sourire aux lèvres et la colonne vertébrale en compote. Mais qui m'a dit de quitter mon confinement douillet pour venir souffrir ici?

 

 Les 11 heures de service s'achèvent finalement et je me demande comment j'ai pu tenir jusque là. Comment est-il possible que je sois encore debout. Et puis aussi comment font ils ceux qui doivent travailler dans ces conditions tous les jours? comment va leur santé? leur état mental? 

Et je me demande comment se fait il qu'ils soient si peu payés? si souvent dénigrés. Comment se fait il qu'au journal quand on félicite le corps médical et les caissières on ne les félicite pas eux aussi qui voient défiler devant leur yeux, à leur risque et péril, tous les clients du magasin. 

 

Mon service prend fin et je m'empresse d'appeler mes supérieurs pour démissionner. Je ne pense pas être une chochotte et pourtant, impossible que je revienne demain. J'en tomberai dans les pommes c'est sur. 

Mais j'en ressors grandie. Plus humble. Je comprends que bien que je sois toujours polie avec ces corps de métier, je ne comprenais pas jusqu'à présent à quel point leur travail n'est pas facile. Je me promets de toujours mettre un point d'honneur à les voir et à les encourager. 

 

Bisous Bisous

Jenny-neil

Commentaires: 2
  • #2

    Jenny-Neil (mercredi, 06 mai 2020 15:18)

    Hahaha je suis contente que ca t'ait fait rire at least :D

  • #1

    Fabiola (samedi, 02 mai 2020 00:48)

    J ai trop ris merci pour ce partage